Il fut un temps, chaque victoire de l’équipe d’Algérie faisait vibrer tout le pays. Les klaxons résonnaient jusque tard dans la nuit, les drapeaux flottaient sur les balcons, les fumigènes coloraient le ciel, et les rues se transformaient en immenses pistes de danse improvisées. Mais cette fois, le son de cloche est tristement différent : malgré la qualification historique des Verts pour la Coupe du Monde 2026, l’Algérie a célébré en silence. Un silence lourd de sens.
En effet, la victoire algérienne de ce jeudi a manqué de quelque chose. Quelque chose d’important, quelque chose devenu, au fil des années, la marque de fabrique des supporters algériens : la liesse.
Le coup de sifflet final de la rencontre de l’équipe d’Algérie face à la Somalie (0-3), synonyme de cinquième participation au Mondial pour les Fennecs, n’a pas déclenché les scènes de liesse que l’on connaissait autrefois. À peine quelques klaxons épars, quelques cris de joie isolés, puis plus rien. Les rues sont restées calmes, voire muettes. Une image presque irréelle pour un pays qui a toujours vécu le football comme une fête nationale.
Absence de joie palpable même suite à une qualification pour la Coupe du monde : la FIFA, principale mise en cause
Cette absence de ferveur traduit un état d’esprit collectif : celui d’un peuple passionné, mais désabusé. Les années récentes ont laissé des traces. Les échecs successifs (CAN 2021, CAN 2023), les désillusions (celle de 2022 en particulier) et la perte de repères émotionnels autour de l’équipe d’Algérie ont éteint, peu à peu, cette flamme populaire.
Même les récents sursauts de performance n’ont pas suffi à rallumer cette étincelle. Les supporters, bien que toujours attachés à leur équipe nationale, en témoigne l’engouement et l’affluence record que le stade d’Oran a connu cet après-midi ; semblent s’être réfugiés dans une forme de retenue, comme s’ils attendaient un exploit davantage retentissant pour donner leur preuve d’amour. Un amour pourtant présent, un amour qui n’a jamais cessé d’exister.
Il faut dire que le contexte n’a pas aidé. Les nouvelles règles des éliminatoires mises en place par la FIFA, avec plus d’équipes au Mondial et un format composé de groupes largement déséquilibrés, ont donné à cette belle épopée un goût d’inachevé. Beaucoup ont eu le sentiment que la route vers le Mondial nord américain fut trop facile, que l’enjeu s’était dilué dans la logique sportive. Sans la tension dramatique ni les frissons d’un parcours stressant, la victoire a manqué d’âme. Un constant mondialement partagé…
Ainsi, les premières retombées des répercussions des nouvelles règles de la FIFA se font ressentir. Et il faut dire que le prix est fort. Cet exemple algérien d’absence de liesse révèle une vérité : les supporters ne se contentent pas d’une qualification. Ils veulent vibrer, croire, rêver. Leur passion ne se nourrit pas seulement de résultats, mais d’émotion, de fierté, de sueur et de cœur. Les Algériens n’ont jamais célébré une victoire pour le simple fait de gagner, mais pour ce qu’elle représentait : un instant d’unité, un moment où le pays tout entier battait au même rythme. Sur la toile, les internautes n’ont pas manqué de le signaler, en partageant des vidéos d’antan, où la joie frôlait la folie, en contraste avec la soirée du 9 octobre 2025. « Ça n’a plu de gout, aucune saveur », s’accordent à dire les twettos.
لم نعد كما كنا يا صاح 😔 pic.twitter.com/FbtUhNBbhu
— محمد (@BenaliaMohamed) October 9, 2025
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Public algérien : dans l’attente d’un réel succès émotionnel
Aujourd’hui, le cœur bat encore, mais moins fort. Peut-être parce que la relation entre les supporters et leur équipe est entrée dans une phase de doute, un peu comme un vieux couple qui s’aime toujours mais ne se le dit plus. Peut-être aussi parce que le peuple attend une raison d’y croire à nouveau, un frisson authentique, un match référence qui réveille les souvenirs d’Oumdurman en 2009, de Blida en 2014, ou du Caire en 2019.
Alors oui, l’Algérie est bien qualifiée pour la Coupe du Monde 2026. Mais pour la première fois, cette victoire n’a pas eu de musique, pas de danse, pas de déferlante humaine. Elle s’est arrêtée aux portes du stade. Un paradoxe pour un pays où le football a toujours été synonyme de fête.
Et si, finalement, ce silence n’était pas un désintérêt… mais une attente ? L’attente d’un vrai retour d’émotion. Car en Algérie, la ferveur n’est jamais morte. Elle sommeille simplement, prête à se réveiller au premier frisson vrai !
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